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Luc Hayois, un agriculteur tourné vers les générations futures

« J’ai le sentiment que je rendrai une terre un peu plus verte pour mes enfants et les générations futures. Et cela, ça n’a pas de prix ! » Ces mots de Luc Hayois, agriculteur à Brugelette et membre du réseau Terraé, reflètent bien son engagement en faveur d’une agriculture plus durable et résiliente.

Temps de lecture : 3 min

Si Luc a grandi dans un environnement agricole, c’est en 2009 qu’il fait ses premiers pas dans le métier en rejoignant la ferme de son oncle. Quatre ans plus tard, il s’associe avec lui pour reprendre l’exploitation. Aujourd’hui, ils cultivent 300 hectares en grandes cultures, en appliquant les principes de l’agriculture de conservation des sols et en mettant en place un maillage écologique.

Les couverts végétaux, un levier clé

« Les couverts ont pris une place particulière dans notre système », affirme Luc. Encouragé par son oncle, il s’est intéressé aux engrais verts et aux couverts végétaux avec plusieurs objectifs en tête : améliorer la vie du sol, favoriser la biodiversité et préparer ses parcelles dans les meilleures conditions pour les cultures suivantes.

Phacélie, niger, moutarde d’Abyssinie, pois fourrager, féverole, vesce, tournesol… L’agriculteur n’hésite pas  à diversifier les espèces pour combiner différents types de racines et optimiser la fixation de l’azote.
Phacélie, niger, moutarde d’Abyssinie, pois fourrager, féverole, vesce, tournesol… L’agriculteur n’hésite pas à diversifier les espèces pour combiner différents types de racines et optimiser la fixation de l’azote. - Terraé

Phacélie, niger, moutarde d’Abyssinie, pois fourrager, féverole, vesce, tournesol… il n’hésite pas à diversifier les espèces pour combiner différents types de racines et optimiser la fixation de l’azote, essentiel à certaines de ses cultures principales. « Il ne faut pas voir le couvert comme une obligation. Ça nous coûte de le semer, alors autant en tirer un maximum de bénéfices », insiste-t-il.

Luc s’efforce de ne plus labourer, jusqu’à pratiquer le semis direct, et collabore avec des éleveurs ovins locaux pour faire pâturer ses couverts. Avec le recul, il observe des sols qui infiltrent mieux l’eau et sont moins sensibles à l’érosion.

Luc Hayois s’efforce de ne plus labourer, jusqu’à  pratiquer le semis direct, et collabore avec des éleveurs ovins locaux pour faire pâturer ses couverts.
Luc Hayois s’efforce de ne plus labourer, jusqu’à pratiquer le semis direct, et collabore avec des éleveurs ovins locaux pour faire pâturer ses couverts. - Terraé

De plus, ses analyses montrent une augmentation régulière du taux de carbone dans ses sols (+ 0,1 % tous les deux ans), un indicateur clé de la fertilité des terres.

Un maillage écologique pour booster la biodiversité

Conscient de l’importance des infrastructures écologiques, Luc a également misé sur la création d’un maillage écologique sur son exploitation. Avec un large bloc de parcelles attenantes, il dispose d’une grande liberté pour implanter de manière cohérente des éléments favorisant la biodiversité.

« Ce maillage vise à créer des connexions entre les parcelles, les bois, les haies et les zones enherbées existantes, tout en attirant les auxiliaires de culture et en favorisant la biodiversité sur l’ensemble du bloc », explique-t-il.

Grâce à ces aménagements et à la réduction des intrants, notamment des insecticides, il observe peu à peu le retour d’une faune auxiliaire précieuse pour ses cultures. Haies, bandes fleuries et bandes enherbées deviennent ainsi des atouts agronomiques qui s’intègrent naturellement à son système de production.

M. Hayois a implanté une parcelle agroforestière diversifiée, comprenant érables, bouleaux, châtaigniers, noyers, merisiers, chênes pédonculés, tilleuls et sorbiers.
M. Hayois a implanté une parcelle agroforestière diversifiée, comprenant érables, bouleaux, châtaigniers, noyers, merisiers, chênes pédonculés, tilleuls et sorbiers. - Terraé.

Dans cette optique, il a intensifié ses plantations depuis 2019 et a bénéficié des aides pour la mise en place de nouvelles haies dès 2022. Luc a aussi implanté une parcelle agroforestière diversifiée, comprenant érables, bouleaux, châtaigniers, noyers, merisiers, chênes pédonculés, tilleuls et sorbiers.

Un lien renforcé avec le consommateur

En parallèle, l’agriculteur a développé une activité de vente directe d’œufs, débutée en 2018 avec son épouse Justine. « Cela permet de recréer un lien avec les consommateurs et de communiquer sur ce que nous mettons en place sur l’exploitation », confie-t-il.

Pour aller plus loin, il a planté un verger qui offre de l’ombre aux poules et enrichit encore la biodiversité de la ferme.

Convaincu que l’agriculture est un métier d’adaptation et d’innovation, Luc conclut : « L’agriculture, c’est se remettre en question, chercher à aller de l’avant et à trouver des solutions. On s’adaptera. »

Laurent Serteyn

Greenotec 

Savanah Guilmot

Natagriwal

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