Modestement cultivée en Belgique, la rhubarbe appartient à la famille des polygonacées et comprend diverses espèces. Sa culture peut être envisagée sous plusieurs modes : destinée à la forcerie, pour une récolte de décembre à mars (très peu pratiqué chez nous), culture hâtée pour une récolte en avril, début mai et culture normale, récolte de mai à juillet. La rhubarbe issue de culture normale convient aussi bien pour le marché du frais frais que pour l’industrie.
La rhubarbe ne représente pas de grandes surfaces de cultures maraîchères en Wallonie. Elle est pourtant cultivée chez quelques agriculteurs ayant négocié un contrat avec l’industrie et chez quelques fermes maraîchères diversifiées où elle occupe valablement des petites zones aux formes peu adaptées à d’autres cultures. La croissance de la rhubarbe est très rapide au printemps et en été. Elle ralentit sensiblement du milieu de l’été à l’automne. Le feuillage meurt en automne-hiver.
La culture reste en place environ 6 ans, puis est déplacée en un autre site.
Un sol bien drainé
La culture s’installe dans la plupart des sols cultivables de chez nous pourvu que le drainage soit correct. Dans les sols où les phénomènes de gleyfication sont visibles à moins de 1 m de profondeur, la culture sera plutôt menée sur ados surélevés de 0,25 m.
Une analyse de sol permet de situer le niveau de pH, sachant que l’objectif est d’atteindre un pH KCl proche de 6,0. Si le pH est élevé, la fertilisation inclura des apports foliaires de bore au printemps.
Les besoins en eau sont importants en période de forte croissance, ils peuvent atteindre 10 mm lors des journées aux plus fortes évapotranspirations.
Des variétés performantes
Pour le forçage, la précocité est demandée. Pour le frais, la rectitude des pétioles, la couleur de leur peau, la facilité de récolte et le rendement importent. Pour la transformation, il est en outre demandé de bonnes qualités technologiques.
Des variétés s’imposent depuis plusieurs années. Goliath convient à la plupart des demandes, en frais comme en industrie. Frambozenrood est appréciée pour le forçage, Timperley Early également. Versteeg est adapté aux exigences industrielles. Cawood Deligh convient pour le frais et pour l’industrie.
Le choix variétal dépend du débouché. Pour le marché frais, une rhubarbe rouge est demandée, pour l’industrie, une verte.
Six ans
La rhubarbe reste en place durant plusieurs années. Quelques espèces de nématodes peuvent s’y développer : Ditylenchus dipsaci, D. destructor, Heterodera schachtii, H. trifolie. Tant que la culture demeure, il n’y a que peu de souci. Par contre, si nous replantons des jeunes plants aux endroits infestés, si nous y produisons des plants, si des pieds sont retirés pour être placés en conteneurs en vue d’un forçage, la présence de ces nématodes aura un impact certain!
Fumure: tenir compte des exportations!
Nous ne devons pas hésiter pour demander une analyse de terre avant l’installation de cette culture pluriannuelle. Les exportations sont importantes, le calcul des besoins en tient compte.
Les apports organiques de fumier ou de compost seront bien valorisés par cette culture en se basant sur le maximum de 230 kg d’azote avant l’implantation de la culture. L’analyse de
Les techniques de culture
L
Le désherbage
L’écimage
Au printemps, les rhubarbes peuvent produire une importante hampe florale au détriment du rendement en pétioles. Les hivers avec de longues périodes froides favorisent ce développement au printemps suivant. Les variétés précoces semblent plus sensibles. Il est préférable d’écimer au début de leur développement.
Maladies et ravageurs
La récolte
En automne, le feuillage se dessèche. Le pied entre en repos végétatif. La période froid est nécessaire pour vernaliser les pieds, elle se mesure en comptant la somme des degrés-froid quotidien sur base de 10°C. En plein air chez nous, les besoins en froid sont satisfaits naturellement chaque hiver. Pour la rhubarbe en plein pair, la quantité de froid est obtenue naturellement durant la période de repos hivernal. La question se pose pour les fermes où la rhubarbe est forcée, en serre par exemple.
En plein air, la récolte se fait d’avril à juillet, pour le marché du frais ou pour l’industrie (contrats). Nous décrochons les pétioles par torsion et coupons le limbe. Le rendement varie fortement suivant l’état de la parcelle et la variété, de 15 à 60 tonnes/ha. Le rendement reste bon durant environ 6 années de récolte. Les normes pour le marché du frais mentionnent 25 cm de longueur minimale des pétioles en classe 1 et 20 en classe 2. Elles mentionnent une largeur de pétiole en milieu de longueur d’au moins 20 mm en classe 1 et 15 en classe 2. En pratique, les livraisons se font avec des contraintes commerciales supérieures.
Le forçage
La technique de forçage en conteneurs est peu utilisée chez nous. Il s’agit de soulever les souches de rhubarbe installées à cette intention, de les placer dans des conteneurs avec de la terre et d’installer le tout dans une ambiance (10 à 17°C, 80 à 90% d’humidité relative) favorable à une repousse rapide.
La récolte peut aussi être avancée en recouvrant la parcelle d’un tunnel, avec ou sans chauffage du sol. Elle peut être intéressante pour les jeunes parcelles plantées deux ans auparavant et qui n’ont donc pas encore été récoltées. En plantant à 1,5 d’écartement, il est possible de cultiver d’autres légumes dans les inter-rangs. Pour les années suivantes, les pieds de rhubarbe deviennent progressivement plus massifs et le travail du sol pour installer d’autres cultures devient compliqué.
La récolte peut être avancée de quelques jours par rapport au plein air par la pose de voiles de forçage ou de films de plastique perforées.