Les analyses en viticulture: un accompagnement du début du projet jusqu’au produit fini
Le métier de vigneron implique la maîtrise de diverses disciplines. En effet, celui-ci doit être performant tant sur le terrain, pour mener à bien la conduite de ses parcelles de vignes, qu’en cave (chai) pour la transformation de ses raisins via de très nombreux processus de vinification différents, ainsi qu’à la vente et la commercialisation de ses produits.

Pour l’aider ou le guider dans ses décisions, à différents moments clés de la croissance de ses vignes ou de l’élaboration de ses vins, le vigneron peut compter sur une grande diversité d’analyses de laboratoire. Celles-ci se développent en Belgique auprès de laboratoires de proximité, comme ceux de Hainaut Analyses à Ath.
Analyser le sol avant la plantation
Analyser les plantes et sols en cours de saison
Analyser les raisins dès la vendange
Dès l’approche des vendanges, il devient intéressant de suivre l’évolution de la teneur en sucre des raisins, ainsi que de leur acidité. Ces valeurs dépendent du cépage, des conditions de l’année et des techniques culturales mises en œuvre par le viticulteur. Ceci va conditionner la date de vendange et éventuellement le choix du type de vinification à mettre en place.
Afin que les fermentations se déroulent bien, il est particulièrement important de mesurer le pH et la teneur en azote assimilable du jus sortant du pressoir (« moût »). Ces paramètres sont cruciaux pour le bon développement des levures assurant la fermentation alcoolique. La viabilité de ces levures peut également être mesurée en laboratoire.
Un suivi des vinifications jusqu’à la mise en bouteille
Par la suite, le vigneron peut lui-même s’assurer du bon déroulement de la fermentation alcoolique en suivant la densité du moût. Il est également possible de contrôler en laboratoire la teneur en sucres résiduels pour s’assurer de la fin de fermentation. Notons que la présence de ceux-ci est parfois voulue, ou bien signe d’un arrêt de fermentation qu’il faudra alors essayer de comprendre.
Pour certains vins, souvent rouges, le vigneron peut déclencher une deuxième vinification au moyen de bactéries qui vont transformer l’acide malique en acide lactique. Il s’agit de la fermentation dite « malo-lactique » permettant de diminuer l’acidité des vins, leur conférant également des propriétés gustatives différentes. Des analyses de laboratoire régulières, à plusieurs jours d’intervalle, permettent de suivre l’évolution de ces acides pour s’assurer que tout se déroule bien.
Une fois les fermentations terminées, la pratique de l’élevage des vins peut être plus ou moins longue avant leur mise en bouteille. Cet élevage a pour but d’affiner les vins, d’éliminer les levures en suspension, de les clarifier, etc. Cela nécessite parfois de manipuler les vins lors de transferts qui peuvent être des risques de contamination ou d’oxydation. À ce stade, il est important de vérifier que le vin ne tourne pas vinaigre. Quelques indicateurs analytiques sont intéressants à mesurer : la teneur en acide acétique, l’acidité volatile, les germes de microorganismes d’altération (bactéries acétiques, Brettanomyces…). L’utilisation de sulfites reste un des intrants les plus anciens et les plus utilisés permettant aux vignerons de maîtriser ces altérations, en dehors du respect d’une hygiène impeccable et de certaines techniques de vinification. Toutefois, son utilisation est réglementée et il est nécessaire de suivre précisément à la fois les quantités totales présentes dans le vin ainsi que les quantités dites « libres » réellement actives qui sont les plus suivies lors de son élevage jusqu’à la mise en bouteille.
Notons que sur l’étiquette des vins doivent être mentionnées à minima la présence de sulfites ainsi que la teneur en alcool.
En conclusion
Si le métier de vigneron est un métier diversifié, les analyses de laboratoire qui l’entourent le sont tout autant et leur précision est cruciale pour le vigneron. Les personnes réalisant ces analyses doivent mobiliser des connaissances allant de la chimie analytique en passant par la microbiologie et les réactions enzymatiques, tout en maîtrisant une quantité de différentes techniques et appareillages : distillateurs, spectromètres, chromatographes, incubateurs, etc. Par ailleurs, la plupart de ces analyses peuvent également concerner d’autres secteurs, tels que celui des (micro-)brasseries ou des cidriculteurs.
La rigueur et le maintien des outils analytiques sont des points clés permettant de délivrer des résultats précis et fiables, nécessitant un savoir-faire intégrant des étalonnages et des autocontrôles. Les Laboratoires provinciaux de « Hainaut Analyses » travaillent en collaboration avec le Carah et réalisent la plupart de ces analyses sur le site d’Ath, constituant un véritable laboratoire de proximité pour les vignerons.
Hainaut Analyses
HEPH Condorcet / CARAH
Cellule Technique Viticole