«Les difficultés ont démarré avec les cerises, on est vigilant sur les pêches et les nectarines, mais le point d’orgue c’est l’abricot, on n’a jamais eu une campagne comme celle-ci de mémoire d’arboriculteur. On est dans une situation inextricable», indique à l’AFP le président de la Fédération nationale des producteurs de fruits, Luc Barbier, pour qui certains producteurs «ne vont pas s’en remettre».
Cette crise intervient alors que la consommation de fruits et légumes est en nette baisse chez les Français: «En 2016, on n’a jamais eu aussi peu de grands consommateurs de fruits et légumes», assure une étude du Crédoc diffusée mardi. Symptôme du malaise, environ deux tonnes de pêches ont été déversées mardi à Perpignan, devant le Consulat d’Espagne, par des agriculteurs pour protester contre une concurrence jugée déloyale des producteurs espagnols accusés d’utiliser de la main-d’oeuvre sous-payée. «Pour la pêche, le marché reste tendu. Le prix du kilo tourne autour de 1,50 euro conditionné. Il faudrait qu’on le vende à 1,70 euro pour être un peu à l’aise», indique Yves Aris, président de la Fédération départementale des syndicats d’exploitants agricoles (FDSEA). Le service statistique du ministère de l’Agriculture, Agreste, confirme qu’en juin, le cours de l’abricot était inférieur de 27% à la moyenne 2012-2016. Même chose pour les cerises: en juin, la consommation n’a pas été suffisante pour absorber les volumes et les prix de la cerise se sont effrités, selon Agreste.
(Belga)