Compléter son offre en vente directe grâce à la culture du persil
Le persil constitue un complément à l’assortiment proposé en vente directe, jouant un rôle important dans l’offre globale. Certaines régions, comme le Flevoland aux Pays-Bas, se sont spécialisées dans la production de cette plante destinée à l’industrie. Par ailleurs, le marché du frais est principalement alimenté par les pays méditerranéens. Cependant, à l’exception de quelques rares spécialistes, cette culture du persil occupe de petites surfaces chez la plupart des maraîchers de notre région.

La couleur du feuillage est très importante aux yeux de l’acheteur. La luxuriance et l’aspect de ces feuilles sont dépendants de la structure du sol et de l’approvisionnement régulier en eau. Notons que le persil peut se cultiver dans pratiquement tous les sols wallons, excepté les argiles très lourdes et les sables très secs. Ce dernier doit être décompacté et travaillé en finesse.
La plantation de mottes pressées est l’option la plus fréquente. Le semis en place est possible, mais la levée est capricieuse et le désherbage constitue une étape importante de la culture.
Des besoins en eau importants
Un apport de fumier de ferme couvre pratiquement tous les besoins. Le bilan azoté se calcule avec des besoins totaux annuels de 150 kg/ha, une large partie sera restituée au sol après la culture. Les apports de magnésie se calculent sur la base des résultats des analyses de sol, cet élément est crucial pour l’aspect du feuillage.
Les exportations par tonne de produit frais par ha sont de 2,5 kg d’N, 1 kg de P2O5, 7 kg de K2O, 0,2 kg de MgO.
Les besoins en eau sont importants, ils s’estiment avec une mesure de l’humidité du sol, avec un tensiomètre par exemple. L’objectif est de la maintenir jusqu’à 40 cm de profondeur. Le stress hydrique induit une perte de rendement, des variations dans l’aspect de la couleur du feuillage et peut induire une montée précoce à graines.
La culture peut être menée en serre maraîchère pour étaler les récoltes jusque tard en automne et très tôt au printemps. Il est important de bien surveiller la salinité du sol puisque le persil y est sensible.
L’importance d’une bonne température pour une levée réussie
Le semis en place est possible, mais pour avoir une bonne levée, il faut que la température du sol ait au moins 15°C. La plantation en motte permet l’implantation plus précoce et résout la délicate question du désherbage au stade jeune de la culture. Travailler en pots est une alternative pour les entreprises spécialisées.
Plusieurs variétés de persil sont cultivées.
Pour le persil simple : Felizia, le persil commun Géant d’Italie (très productif, gélif), Laica, Splendid, Peione, Rialto.
Pour le persil frisé : Frisé Vert Foncé, Vermusson, Bravour, Starlet, Robust, Favorit, Krausa, Frison ; Lisette.
Pour le persil perlé : Verta, Falco, Solid.
Pour mémoire, celui destiné à la transformation industrielle est semé en place à raison de 2,5 à 3 kg de semences/ha en rangs espacés de 12,5 cm sur la bande semée. Les bandes reprenant les lignes semées sont de la largeur adaptée à l’écartement des roues du tracteur.
Élevé en mottes, le persil se plante en plein air de fin avril à fin août. Ces mottes contiennent 5 plantes pour des pressées de 3,7 cm. Elles sont plantées à distance de 30 cm entre lignes et 15 cm dans la ligne. Cette technique est presque généralisée.
Pour la production de persil pour le marché du frais, nous semons le persil en mottes à une température de 15 à 20°C jusqu’à la levée (quatre semaines plus tard). Ensuite, un régime de 16°C convient bien jusqu’au stade 4 à 5 feuilles, soit celui de la plantation. La distance de plantation à faible densité permet de diminuer le temps de cueillette par bouquet et une meilleure aération de la culture.
En pratique, nous plantons de début avril à début mai pour produire au cours du printemps, de l’été et du début de l’automne. Il faut, à nouveau, plante début septembre sous tunnel maraîcher pour produire de la fin de l’automne au début du printemps. La technique est de 14 à 15 plants/m². Cet écartement large présente deux avantages : d’une part, la bonne aération des plantes diminue les risques de maladies foliaires. D’autre part, les branches bien fournies sont facilement cueillies pour former un bouquet.
Les semis se déroulent huit semaines avant la plantation au printemps et six semaines avant celle-ci en fin d’été et début d’automne. D’autres organisations de chantiers sont possibles pour cette culture, en tenant compte du risque de montée à graines.
Différentes techniques sont utilisées pour améliorer la levée. Les semenciers proposent des lots traités par lavages ou thermiquement.
Deux cultures de cinq et huit mois permettent d’approvisionner le magasin toute l’année.
Bien désherber pour des bouquets propres
La culture peut être binée en alternance avec des passages à la herse étrille. Des passages à la rasette sont nécessaires en cultures plantées et davantage encore si elles sont semées en place. Nous pouvons nous baser sur un besoin de l’ordre de 75 h en culture plantée à refaire tous les deux à trois mois.
Si elle est semée en place, comptons sur des besoins de 250 h de travail. Pour que la récolte soit rapide à la confection des bouquets, la culture doit être propre de plantes adventices.
La plantation sur film plastique est une autre solution.
Ne pas réduire les arrosages, même si la vente ne suit pas…
Le persil est livré en bouquets de 125 g pour le marché du frais. La récolte commence six à huit semaines après plantation. Comme dit précédemment, c’est important qu’il n’y ait pas d’adventices dans les bottes et donc d’avoir une culture propre pour ne pas perdre de temps lors de la confection des bouquets.
15 cm est une hauteur à la récolte correcte pour permettre quatre à six coupes sur l’année. Mécanique, elle est généralisée pour approvisionner l’industrie (surgélation ou déshydratation), elle s’applique également dans les exploitations spécialisées.
La conservation des bouquets se réalise par pré-réfrigération à 0 à 2°C (dans l’eau glacée) dès la récolte, puis l’entreposage à 5°C et 90 % d’humidité relative. Les caissettes doivent être recouvertes d’un film plastique.
Il arrive que les ventes ne suivent pas la production. Dans ce cas, il ne convient pas de réduire les arrosages : cela ralentirait la croissance, mais hypothéquerait l’avenir de la culture (jaunissements, montées à graines). Il est possible de récolter mécaniquement et d’évacuer la fauche sur une surface équivalente à ce qui aurait dû être ramassé (récolte « à la tondeuse à gazon »). Nous évitons ainsi le vieillissement excessif du feuillage et une augmentation en parallèle de la sensibilité à la septoriose. La repousse jeune et bien verte sera prête pour la prochaine récolte, plusieurs semaines plus tard.