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À partir de fin août, le céleri-rave s’invite dans les fermes maraîchères

Il y a une demande de céleri-rave dans les fermes maraîchères diversifiées, en vente directe pour le marché du frais et pour les paniers, notamment. Cette production complète bien l’assortiment proposé à partir de fin août, aux côtés d’autres légumes comme la carotte ou le panais.

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Les surfaces les plus importantes sont celles destinées à l’industrie et sont couvertes par contrats. Cette production entre en rotation avec des grandes cultures agricoles.

La plante est bisannuelle. Une vernalisation induite par le froid peut provoquer une anticipation de la montée à graine dès la première année.

De manière générale, le céleri rave est élevé en mottes pressées jusqu’au stade 4 ou 5 feuilles. Il est ensuite planté en plein air à une densité de 4 plantes par m².

Maîtriser les besoins en eau et en minéraux

Le céleri-rave est une culture qui produit de relativement grandes quantités de matières sèches par are. Elle exporte beaucoup de minéraux. La fumure doit en tenir compte.

Pour alimenter les plantes en eau, les racines doivent pouvoir explorer correctement le profil du sol. La préparation de la terre de la parcelle est importante.

Les disponibilités en eau et en minéraux doivent être rencontrées. Les meilleurs résultats sont obtenus dans des sols à bonne teneur en matière organique et au pH compris entre 6,5 et 7. Les teneurs élevées en argile favorisent une alimentation régulière en eau et minéraux, cependant elles compliquent quelque peu les opérations de préparation avant plantation et de récolte.

Sans irrigation, la disponibilité irrégulière en eau peut induire la formation de creux dans la rave.

La préparation du sol

Le sol sera décompacté pour favoriser la formation d’un chevelu racinaire dense, profond et affiné sur une dizaine de centimètres de profondeur afin de favoriser la reprise après plantation.

L’enracinement du céleri-rave est puissant. Une exploration jusque 1 m de profondeur est courante, toutefois elle est surtout très dense sur 60 cm.

Le travail doit laisser un sol appuyé, sans cavernes pour permettre un bon contact racine-sol et favoriser les remontées capillaires d’eau.

Ce légume est sensible aux indisponibilités en eau et les rendements qualitatifs et quantitatifs sont rapidement altérés en cas de période sèche (pF supérieur à 2,3). En cas de sécheresse prolongée, nous pouvons même déplorer l’apparition d’un cœur noir dans la rave.

Concernant la rotation, idéalement il faut essayer de maintenir trois années sans céleri et sans autres ombellifères entre deux cultures. Après quelques cycles, une rotation trop courte finit par amener rapidement une baisse de rendement.

Contrôler la fertilisation

Quand les matières sont disponibles, la fertilisation se base sur des apports de fumier ou de compost en parcelle. Lorsque le cahier de charge de culture le permet, la complémentation minérale se fera en fumure de fond et en fractionnement en parcelle.

Si la plantation doit être retardée, une complémentation peut être envisagée lors des irrigations des plants qui sont en attente à la ferme. Celle-ci sera calculée sur base des solutions pour plantes neutrophiles.

Comme indiqué, le céleri-rave est exigeant en éléments minéraux. Il valorise bien les fumures organiques comme les fumiers de volailles, les composts épuisés de champignonnières ou encore les composts incorporés au sol.

La fumure se calcule généralement sur base d’une analyse classique et de l’analyse de l’azote dans le profil à 60 cm de sol en début de culture.

Les besoins théoriques de 240 kg/ha d’azote sont réduits d’une réserve de 60 unités. Un second profil réalisé en milieu de l’été permet de décider de l’application totale ou pas de la réserve de 60 unités. Selon le niveau de la minéralisation des matières organiques du sol, ce solde de fumure azotée sera apporté ou pas. Le plus souvent, du moins lorsque l’irrigation a permis de combler d’éventuels déficits de pluie, la minéralisation suffit en bonnes terres maraîchères et l’apport de 60 unités ne sera pas appliqué.

Les apports de P2O5 se basent sur l’analyse classique du sol pour une mise à disposition de 100 kg de P2O5/ha.

Les apports de K2O sont le plus souvent dans la fourchette 200 à 300 unités, à moduler en fonction de la richesse du sol et de sa texture. Le potassium est important pour la culture afin de lui permettre une croissance régulière des raves.

Le magnésium et le calcium ne seront apportés qu’en sols faiblement pourvus.

La carence en bore est fréquente avec une incidence sur le rendement en raves et le risque élevé de brunissement du cœur de la rave. En cas de teneurs faibles du sol, des apports par pulvérisation sont à prévoir, répétés de fin juillet à mi-septembre. La carence en bore se manifeste aussi sur les pétioles avec des gerçures sur la face extérieure à la façon de griffures de chat. Rappelons que cette dernière peut être induite par un chaulage massif peu avant la culture.

Opter les bonnes variétés

Les sélectionneurs proposent des variétés destinées plutôt pour le marché du frais et d’autres pour la transformation industrielle.

La durée de la période de végétation active intervient dans le rendement potentiel. Le feuillage qui couvre fortement la rave la protège des dégâts légers de gel. Les racines seront de préférence concentrées à la base pour faciliter les opérations de parage.

La forme bien arrondie et lisse de la rave réduit le temps et les pertes lors de l’épluchage, elles sont préférées aux formes trapézoïdales.

La propension à former un cœur creux est un défaut.

L’aptitude à la conservation est également un critère variétal.

Certaines variétés anciennes ont tendance à exprimer des colorations de chair dues aux anthocyanes. Leur arôme et la plus haute teneur en matière sèche les fait préférer pour un usage industriel à destination de marchés de niche.

Les hybrides apportent homogénéité, qualité et rendement, par exemple et entre autres : Alicia F1, Balena F1, Elena F1, Rowena F1, Torpedo F1 et bien d’autres aussi excellentes.

Les variétés arrondies et dont l'enracinement est bien compacté sous la plante permettent de sérieux gains de temps lors du parage après la récolte.
Les variétés arrondies et dont l'enracinement est bien compacté sous la plante permettent de sérieux gains de temps lors du parage après la récolte. - F.

Tenir les températures à l’œil

Les semences sont très fines. Le semis est réalisé en terrine sous serre à une température supérieure à 15°C à la mi-février afin de pouvoir planter au champ à partir du 10 mai. La levée est constatée après 237 degrés-jours sur base d’un zéro de végétation de 4,6°C (50 % de levée). À 15°C, il faut 25 jours pour la levée, 18 jours à 18°C. Le repiquage se fait en mottes pressées de 3,7 à 4 cm, au stade apparition de la première vraie feuille.

Pour la plantation, avec des modulations en fonction de la variété, retenons la densité suivante : 400 plantes /are, à partir de début mai.

Au niveau du désherbage, la plantation en mai permet plusieurs faux semis. L’espace de 0,5 m entre les lignes permet facilement de biner. En outre, plusieurs herbicides sont homologués en culture conventionnelle (voir fytoweb.be). Cette opération n’est donc pas particulièrement compliquée.

La plantation se fait au à partir du stade 4 ou 5 feuilles, à partir de début mai.
La plantation se fait au à partir du stade 4 ou 5 feuilles, à partir de début mai. - F.

De la récolte à la conservation

La récolte se réalise à la main pour les petites fermes maraîchères. Et ce contrairement aux sites industriels où elle est entièrement mécanisée.

Le rendement progresse jusque tard en saison. Tant que le gel est modéré (-2 à – 5°C) et accompagné de peu de vent, les feuilles protègent la rave des premières gelées.

Le parage se fait partiellement à la main, après que les raves ont été énergiquement lavées dans un tambour lavoir. Les céleris-raves se conservent très bien entre 0 et 1°C en frigo et une humidité relative de 97 à 99 %.

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