Le coin du maraîcher: les amendements sableux
Si la fertilité des sols est un paramètre essentiel à l’obtention de bons rendements, l’état textural de ceux-ci revêt une importance également cruciale. C’est pour modifier ce dernier que peut intervenir utilement l’apport de sable dans l’horizon superficiel de sols « difficiles ».

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Pour quels types de sols ?
Ce sera dans les sols difficiles à travailler que l’intérêt pour les apports sableux sera le plus évident. Cela concerne donc des terres à forte teneur en argile et faible teneur en sable, les terres argileuses et les terres argilo-limoneuses.
Les sols limoneux difficiles à travailler seront d’abord améliorés par des techniques plus faciles à mettre en œuvre comme les apports d’amendements calcaires pour ajuster le pH et l’apport de matières organiques. Quand ces améliorations sont acquises, nous pouvons envisager les apports d’amendements sableux. N’inversons pas les priorités.
Pour quelles cultures ?
Les types d’amendements sableux
Comment s’y prendre ?
Deux techniques sont utilisées et sont complémentaires : les apports massifs au moment de la conversion en maraîchage de parcelles agricoles et les apports superficiels répétés.
Par nature, les amendements sableux siliceux ne s’altèrent pratiquement pas dans le temps. Les façons aratoires les diluent dans le profil travaillé. Les apports seront massifs en une fois ou pas selon les outils mis en œuvre.
Les sables calcaires ne sont apportés que par ajouts réguliers et légers pour éviter des remontées brutales et fortes du pH : n’hésitons pas à consulter un laboratoire d’analyse de sol avant de décider de leurs apports !
Le coût de l’opération dépend largement du transport, les matières premières et l’épandage étant relativement bon marché.
Les apports liés au semis de cultures en place comme la carotte se font en visant une épaisseur de 2 à 5 mm. Cela représente 3 à 7 kg/m² ou 30 à 70 tonnes par ha. De telles quantités ont une influence sur le semis et la levée mais ne seront visibles sur le long terme que si elles sont répétées au fil des rotations.
L’effet se marque dans la partie du sol qui est travaillée superficiellement. Raison de plus pour ne pas travailler les sols profondément si ce n’est pas indispensable.
Mais, attention !
Un apport de sable signifie aussi un apport de matière pauvre en éléments fertilisants facilement disponibles. Cela entraîne une certaine dilution des matières organiques et éléments minéraux essentiels à la croissance des plantes.
La rétention des éléments fertilisants est plus faible sur sable que sur argile. Nous devons en tenir compte dans l’estimation des quantités de fertilisants à apporter par application et dans l’estimation des fréquences d’apports. N’oublions pas de la mentionner lorsque nous demandons un conseil de fertilisation après un apport massif. Il y a peu de changement en cas d’apport léger dans le lit de semis.
La modification superficielle de texture permet une meilleure aération du sol et une progression plus rapide des racines et donc une exploration également plus rapide du profil jusqu’en profondeur.
Un sol plus sableux se travaille plus facilement. Mais il se tasse aussi plus facilement en cas de passage d’engins en conditions humides.
Un sol plus sableux en surface retient de moins grandes quantités d’eau qu’un sol argileux, tenons en compte dans les réglages d’irrigation.